Superhéros

Le fétichisme de l'Homme de Fer, des Freikorps à Iron Man

Avec Iron Man, dont nous fêtons les 50 ans (Tales of Suspense, #39 Mars 1963), la super-héroïcité est toute entière externalisée; l’armure seule est dotée de superpouvoirs poussant jusqu’au bout le traditionnel clivage entre les deux personnalités, sociale et super-héroïque, devenue ici une scission du sujet: le dissolu Tony Stark, le métallique Iron Man...

Le fétichisme de l'Homme de Fer

Soumis par Antonio Dominguez Leiva le 08/05/2013

Tony Stark est de retour dans Iron Man 3, dont la sortie marque le 50e anniversaire du personnage conçu par Stan Lee en 1963. Antihéros, figure du «capitalisme quintessenciel» (dont la fortune est basée sur le commerce amoral des armes), il est, comme Gatsby et tant d'autres, un être fêlé. Déchiré entre les superpouvoirs de son corps-armure et sa personnalité romantique d'être blessé, il est un emblème du complexe militaro-industriel que dénonçait Eisenhower en 1961.

Genres: 
Thèmes et concepts: 
Auteur(s): 
Antonio Dominguez Leiva

Justiciers masqués et médias de masse

Tous genres, littéraires ou paralittéraires, arrivent un jour à une totale codification qui limite l’œuvre dans un carcan oppressant. S’ils veulent évoluer, ils doivent parvenir à poser un discours critique sur eux-mêmes, et ainsi se déconstruire, afin d’avancer de nouveau dans différentes avenues. C’est d’ailleurs le cas des superhéros de bande dessinée, qui ont connu une grande crise dans les années 1980, après plus de cinquante ans d’existence.

La mort de Robin

Il est relativement aisé de distinguer l’amateur ordinaire (casual fan) de Batman du mordu (hardcore fan). Il suffit de lui demander son opinion du personnage de Robin. Alors que l’amateur ira d’une moue de dégoût éloquente, le mordu vous demandera: «lequel parmi les cinq Robin?» Peu de personnages des comics books de superhéros américains ont été aussi négligés que Robin dans leurs représentations dans les médias de masse (télévision et cinéma). Par conséquent, la figure de Robin reste sans doute une des plus controversées de l’univers de DC Comics.

Judge Dredd ou les charmes ambigus du super-fascisme

C’est en mars 1977 que, à l’instigation de l’éditeur Pat Mills, le scénariste John Wagner et le dessinateur Carlos Ezquerra créèrent le personnage qui allait redéfinir les comics britanniques, l’inexorable Judge Dredd. Un an après le mythique Anarchy in the UK qui marqua «l’Année Zéro» du mouvement punk et deux ans avant l’élection de Margaret Thatcher comme première ministre tory, Judge Dredd allait symboliser ce complexe entre-deux qui changerait définitivement l’histoire du Royaume-Uni.

Le super-héros: l'évolution d'un élément réparateur dans un monde chaotique

De la première moitié du XXe siècle jusqu’à nos jours, les bandes dessinées de superhéros subissent une véritable évolution, non seulement au niveau de leur structure narrative, mais également au niveau de la caractérisation de leurs personnages. Si les chercheurs en littérature ou en sémiotique ne consacrent pas suffisamment leur temps à l’étude des comics c’est parce que l’analyse de ce genre de corpus reste encore marginale. La raison est simple: les bandes dessinées n’appartiennent pas aux axes traditionnels d’études académiques.

Attention! Ce hackeur est un panda!

Anarchopanda est un hackeur. Pas parce qu’il fait partie d’Anonymous, pas parce qu’il répand des virus informatiques, et pas non plus parce qu’il pirate la musique de Britney Spears. Le professeur de philosophie, devenu la coqueluche du mouvement étudiant dans son costume de panda, est un hackeur parce qu’il manipule du code.

La révolte intérieure du super-héros: pourquoi Andy est mon (ex) justicier masqué préféré

On l’a constaté à la lecture des précédents articles de ce dossier, la figure du superhéros, qui avait déjà connu des tourments dans les années 1970 grâce à l’assouplissement de la dictature du Comics Code chez les éditeurs majeurs et par la parodie cinglante dans les underground comix, en a vraiment pris pour son grade pendant les années 1980.

Gunm et V pour Vendetta: des sociétés dépassées

Umberto Eco a très bien montré, dans son chapitre «le mythe de Superman», que ce superhéros emblématique existe à l’intérieur d’une société temporellement figée afin qu’il puisse régler infiniment des crises momentanées où rien ne change vraiment en profondeur. Ce schéma représentatif marquant une période de la bande dessinée permet d’éviter les critiques d’une société, qui demeure (comme le personnage principal) inchangée.

Autocritique des superhéros

C’est une méthode classique pour le prophète de malheur que d’annoncer la chute de X, n’ayant pu survivre à la charge critique de Y et/ou de Z. Que ce soit l’éventuelle fin du roman ou du superhéros, prédire la ruine est un pari gagnant puisque même s’il se fourvoie, l’énonciateur y aura passé, ne serait-ce qu’un instant, pour un fin critique. 

Pages

S'abonner à Superhéros