Cinéma

Pudeur et chasteté dans l'érotisme de Jean Rollin

L’absence du nom de Jean Rollin à l’hommage aux disparus lors de la dernière cérémonie des Césars apparaît aujourd’hui comme la parfaite illustration de l’incompréhension généralisée d’une œuvre ayant connu un certain regain d’intérêt depuis le décès de l’artiste. Mis à part une poignée d’articles élogieux rédigés par de rares défenseurs, force est de constater que le départ du cinéaste en décembre a principalement provoqué un rire moqueur, que ce soit celui de journalistes réduisant sa filmographie à une énumération des titres cocasses de ses productions pornographiques ou encore, celui de nanarophiles revisitant l’un de ses films dans le cadre d’une soirée psychotronique.

Pornographie de l'abstinence

La pornographie de l’abstinence dont il est question ici est bien sûr celle de Twilight, le grand culte médiatique préfabriqué de ce début de millénaire. Nul ne peut ignorer la charge métaphorique de ce duel pour le cœur et le corps de Bella Swann, métaphores à ce point transparentes qu’elles en perdent presque toute force d’évocation. Le beau ténébreux de l’école est un vampire, le petit gars du coin un loup-garou. Les vampires doivent résister à toute force au parfum capiteux de Bella, affolant pour les narines.

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