Du 2" x 4" au Plan Nord: La route, la maison en dur et le lieu du ban

Du 2" x 4" au Plan Nord: La route, la maison en dur et le lieu du ban

Du 2" x 4" au Plan Nord: La route, la maison en dur et le lieu du ban

Soumis par Lachapelle, Louise le 29/11/2012

 

Le Bungalow Show a donné lieu à la diffusion d’une version préliminaire d’un essai visuel où les figures de la maison-bungalow interprètent la banlieue comme lieu du ban.

Du 2" x 4" au Plan Nord: La route, la maison en dur et le lieu du ban est un bref film d’animation en cours de réalisation avec la collaboration d’Alexandre Huot. Ce film présente, depuis l’atelier d’une démarche de recherche-création, certains matériaux d’un cycle de travaux ayant pris pour objet la violence de la maison et l'habiter contemporain.

Il s’agit donc aussi d’une réflexion sur la posture créatrice, ainsi que sur les modalités de diffusion de la recherche-création. Une exploration active d’une approche du contemporain que Walter Benjamin associe au montage comme méthodologie, c’est-à-dire à « la liaison intime qu'il y a entre l'intention qui se porte vers la proximité la plus proche et l'exploitation intensive des déchets. » (Paris  capitale du XIXe siècle. Le livre des passages)

L’OUVERTURE du film situe l’expansion colonisatrice du bungalow et d'un modèle générique d'environnement bâti à la fois dans un récit personnel et une histoire, celle de la Conquête de l’Île de la Tortue. Le bungalow est une stratégie offensive d’occupation; la colonisation de l’Amérique, l’expansion phénoménale d’un système économique dans un contexte de concurrence féroce, depuis le 16e siècle. Ainsi, le Nouveau Monde, c’est déjà, un Plan Nord.

Ce déplacement vers le Nord se poursuit à travers les trois parties du film dont il constitue aussi la structure narrative.

THE AMERICAN DREAM IS A BALLOON FRAME montre la parfaite adéquation matérielle et symbolique des systèmes constructifs du bungalow avec le système de contrôle politique, économique et social dont il favorise, aujourd’hui encore, la domination.
The bungalow as WAR housing.

A MASTER PLAN REQUIRES A MASTER et THE PROCESS OF CIVILIZATION ACROSS THE WASTE (d’après Tocqueville) critiquent l’architecture « véhiculaire » du bungalow (par distinction avec les architectures vernaculaires) et la masterplanification urbaine qui reproduisent, sur le continent Américain et jusqu’aux limites du monde, des lignées de maisons en dur – au sens de famille tout autant qu’au sens d’alignement. Les économies d’exploitation asservissant le vivant contribuent à la (sub)urbanisation de la planète au risque même d’un commun habitat.
The bungalow as WARE housing for displaced, redundant and disposable people.
Making it home for some, based on the violence of the house for all.
In WASTE land housing “[T]he waste is human beings.” (Zygmunt Bauman)

La CLÔTURE du film interrompt ce mouvement vers le Nord dans le dépotoir de Pakua Shipi.
Le bungalow, c’est une dump sur fond de forêt boréale.

Le film est disponible ici : http://www.louiselachapelle.net/sites/default/files/videos/2x4PN-960.webm