«Bolchoï yarblokoss à vous tous»: un demi-siècle d'Orange Mécanique

«Bolchoï yarblokoss à vous tous»: un demi-siècle d'Orange Mécanique

 

Un demi-siècle après sa sortie, le roman picaresque et dystopique de Anthony Burgess continue à hanter l'imaginaire collectif de la violence urbaine et du conditionnement neurobiologique. Splendidement adapté au grand écran par le grand imagier que fut Stanley Kubrick, le Voyage du Pèlerin de ce Candide perverti qu'est Alex (De Large) est devenu une sorte de mythe contemporain donnant à penser une série de contradictions qui nous fondent. Il permet de mettre un visage, celui, suprêmement intrigant de A. McDowell dans l'épopée filmique, à nos peurs et, peut-être, à certains de nos désirs inavoués, synthétisant nos ambivalences à l'égard des limites de l'hédonisme féroce qui articule notre société de consommation, dont les sous-cultures juvéniles sont en grande partie les moteurs et reduplicateurs, mais aussi à l'égard du libre arbitre, fondement du néolibéralisme à la fois que source de méfiance dans des sociétés de contrôle en proie à une véritable obsession sécuritaire.

C'est cette perspective mythique qu'il intéresse de cerner à travers les deux œuvres fondatrices de Burgess et de Kubrick mais aussi les autres adaptations filmiques (le méconnu Vinyl de Warhol, 1965, version claustrophobe et sadomasochiste sur fond d’anomie sociale) ou théâtrales (des adaptations par Burgess lui-même aux créations de Brad Mays, 2003) ainsi que les multiples hommages musicaux (Bowie, Sepultura, Die Toten Hosen, etc), les films qui ont été directement inspirés par l'œuvre (tels que Una gota de sangre para morir amando, «la Clémentine Mécanique» espagnole de Eloy de la Iglesia) ou indirectement (de The Warriors de Walter Hill au dyptique Funny Games de Michael Haneke, etc).

 

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La longueur des articles est variable. POP-EN-STOCK accepte une limite inférieure équivalent à sept ou huit pages (3000 mots), afin de favoriser la publication rapide, mais peut aussi accepter des articles beaucoup plus longs selon l'offre (n'étant pas limitée par un impératif de préservation de la forêt boréale).

 

Blogue associé: Le monde est rouge comme une orange mécanique.

Soumis par Sophia Leventidi le 8/07/2014
Catégories: Crime

La violence, à la fois physique et psychologique, chez les adolescents est un sujet considérablement abordé dans les médias ainsi que dans les œuvres littéraires et cinématographiques depuis la fin des années cinquante lors desquelles le jeune voyou s’établit petit à petit comme une figure centrale du grand écran.

Soumis par Antonio Dominguez Leiva le 19/02/2013
Catégories: Dystopie, Dystopies

La polémique allait néanmoins être relancée de plus belle lors de la sortie de l’adaptation cinématographique de l’œuvre par Kubrick (la version méconnue de Warhol, Vinyl, 1965, relève plutôt de l’hommage, bien qu’elle annonce dans son traitement glacial et claustrophobe des motifs sadomasochistes inversés certains aspects de son célèbre successeur). Celle-ci sera, on le sait, accusée de tous bords par son esthétisation de la violence –que d’aucuns taxeront de «fasciste»- et sa misogynie.

Soumis par Antonio Dominguez Leiva le 19/02/2013
Catégories: Dystopie, Dystopies

Au premier mouvement centré sur l’existence exubérante (une pure dépense bataillienne) de cette sous-culture future de la violence juvénile s’oppose l’autre pan de la réflexion burgessienne qui inverse les coordonnées de la panique morale mise en scène initialement. Trahi par sa bande qui trouve son élitisme insupportable, Alex se fait enfin arrêter par la police pour le meurtre de la Femme aux Chats (hommage parodique à la scène de Crime et Châtiment).

Soumis par Antonio Dominguez Leiva le 19/02/2013
Catégories: Dystopie, Dystopies

À l’origine, un double traumatisme. Sa femme enceinte Lynne est tabassée et violée dans sa maison par quatre déserteurs GI pendant un blackout de Londres, en pleine Deuxième Guerre, tandis que Anthony Burgess est destiné à Gibraltar. Elle perd son enfant et subira des multiples complications suite au passage à tabac. Plusieurs années plus tard, Burgess est diagnostiqué d’une tumeur au cerveau que l’on dit incurable. On lui donne un an à vivre où il se met frénétiquement à écrire contre la montre.