Héros et vilains

Héros et vilains

 

Alice au pays des merveilles de Lewis Caroll est une histoire qui, en plus de nous avoir exposés à un imaginaire incomparable, propose une dynamique bien intéressante entre la protagoniste et son antagoniste. C’est en observant cette relation dans les années 70 qu’a été proposée une théorie nommée le Red Queen Hypothesis. Ce principe dicte qu’un organisme doit être en évolution continue, en développement perpétuel, afin de pouvoir survivre aux pressions de l’extérieur: “Now, here, you see, it takes all the running you can do, to keep in the same place” pour citer la reine elle-même. Ainsi, les organismes doivent incessamment se dépasser afin de simplement rester dans la course. Cette théorie fut utilisée par plusieurs pour expliquer des dynamiques sociopolitiques comme la course à l’armement, mais peut aussi être utile quand vient le temps d’aborder des personnages de l’imaginaire, surtout dans le cas de lectures sérielles qui carburent à l’innovation, question de conserver l’intérêt envers leurs personnages. Il nous apparaît alors propice d’utiliser The Red Queen Hypothesis pour expliquer la dynamique intrinsèque entre le Héros et le Vilain et ainsi ouvrir la porte vers une plus grande réflexion sur les accords tacites qui subsistent entre ces deux actants de l’aventure. Le Héros et le Vilain existent l’un pour l’autre, car sans la présence de leur opposant, on risque aisément d’oublier son objectif, ou sa fonction. Le Héros doit être vu comme moteur du récit, mais rien ne peut avancer sans la présence du Vilain. Cette relation intime qui existe entre le bien et le mal, la lumière et la noirceur nous permet de mieux comprendre la compétition cataclysmique entre Batman/Joker, Holmes/Moriarty ou Carrie Bradshaw/Big. Cette hypothèse nous permet de croire qu’il existe une interdépendance entre le héros et le vilain et que l’un ne justifierait pas sa présence sans l’existence de l’autre.

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Soumis par Jean-Guy P. Ducreux le 19/03/2018

Résumant un demi-siècle de littérature critique sur les comics, David Reynolds conclut que le récit superhéroïque américain peut être considéré comme un mythe au sens classique du terme, dans une acception large allant de Platon à Malinowski (Reynolds, 2012). Fondamentalement, ce mythe donne une leçon théorique de morale platonicienne. Quel que soit le médium, le public absorbe le contenu éthique sous-jacent de ces textes et en tire des leçons utiles sur les normes d’une société S1

  • 1. Les États-Unis dans le cas qui nous occupe, mais, en profondeur, n’importe quelle société humaine.
Soumis par Hadrien Ghekiere, Maxime Thiry le 26/01/2017

«The more successful the villain, the more successful the movie». Par ces mots, Alfred Hitchcock résumait une majeure partie de la production cinématographique mondiale et asseyait les fondements de ce qui suivrait, aussi bien au cinéma qu’à la télévision. La figure du méchant fascine et, depuis les années 2000, envahit le petit écran en ne se contentant plus des rôles périphériques: Tony Soprano, Dexter Morgan, Walter White ou encore Hannibal Lecter ne sont que des exemples parmi d’autres de protagonistes qui, non contents de semer le trouble entre le moral et l’immoral, embrassent complètement ce dernier à un moment de leur existence. Leurs actions ou occupations leur interdisent le statut de «gentil», même si la narration tend à nuancer leur position.

Soumis par Marion Gingras-Gagné le 26/01/2017

Dans une entrevue qu’elle donne dans le cadre de l’émission spéciale «Harry Potter and Me», sur la BBC en 2001, J.K. Rowling, l’auteure de la série à succès Harry Potter, témoigne de son étonnement. Jamais, même dans ses rêves les plus fous, elle n’aurait pu s’attendre à un tel succès ni n’aurait pu imaginer un tel engouement pour les aventures de son petit sorcier. Pourtant, les curieux l’ont noté, un des personnages de Harry Potter à l’école des sorciers prédisait un tel phénomène dans le premier chapitre, telle une prophétie, mettant en abyme le destin fabuleux de Harry Potter: «On écrira des livres sur lui. Tous les enfants de notre monde connaîtront son nom!» (ES, 22). La saga, vendue à plus de deux cent cinquante millions d’exemplaires, en soixante langues et dans deux cents pays (Bertrand, 79), est décidément un phénomène littéraire extraordinaire.

Soumis par Morgane Bianco le 26/01/2017

Deux espions de camps farouchement opposés et pourtant liés par le même modus vivendi: suivre les règles d’un jeu dont ils ne sont que les pions. Le fameux Max est, le temps d’un épisode, le jumeau maléfique d’OSS 117, le grand espion de la C.I.A. aux lointaines origines françaises. Cet as de l’espionnage a été le meilleur agent de M. Smith de 1949 à 1992 et dans plus de 240 épisodes. Née de la plume de Jean Bruce, l’écriture est devenue une affaire de famille puisque le flambeau a été repris par Josette, sa femme, en 1966 puis par ses enfants Martine et François en 1987.

Soumis par Stéphane Cooney le 25/01/2017

J’adore la série Batman des années 60 (1966-1968) avec Adam West. Les couleurs, le pop-art, le ton pince-sans-rire, les personnages, l’originalité, l’inventivité. La dynamique entre Batman et Robin et les supercriminels est fascinante, étrange et étonnante. Tout est stylisé, camp.