Pop culture japonaise

Pop culture japonaise

Directeur: Sophie Daste

 

Les références à la pop culture japonaise se retrouvent à différents plans de la société nippone, notamment à travers une utilisation omniprésente de l’image dessinée. Nous pouvons la constater, entre autres, sur les emballages des produits de consommation journalière (alimentaires, ustensiles, ménagers, de beauté, etc.). Les commerces bénéficient aussi d’une imagerie spécifique selon le domaine. Ainsi, dans le domaine médical, les officines pharmaceutiques sont représentées par les duos de mascottes Kero-chan et Koro-chan, des grenouilles souriantes, ou par Sato-chan et Satoko-chan, de joyeux éléphanteaux. Les cabinets de médecine chinoise sont identifiés par Nihao Shinshin, un panda rêveur. D’autres départements sérieux comme celui de la sécurité bénéficient de représentants cartoonesques: la police de Tokyo avec Pipo-kun, une souris dotée de grandes oreilles pour signifier son écoute consciencieuse des citadins, ou Kyuta comme mascotte des soldats du feu, un pompier tokyoïte du futur, etc. Ces mascottes incarnent des professions, mais aussi différents types de lieux comme des monuments, des villes et des régions1.

Certaines icônes fictionnelles de la culture populaire comme Doraemon, Hello Kitty ou Pikachu obtiennent le statut officiel d’ambassadeurs du Japon et ont pour mission de promouvoir le soft power de la pop culture japonaise à travers le monde par le biais du programme gouvernemental initié en 2002: «Cool Japan».

Le pendant japonais de la culture geek peut se trouver dans la culture otaku. Cette dernière est aussi indéniablement liée à la pop culture japonaise en raison de l’utilisation et la création des médias mix nécessaires à la fondation d’univers pour lesquels les communautés se passionneront. Notons ici les manga, ces bandes dessinées japonaises; les anime, ces séries et films d’animation japonais; les dorama, ces fictions télévisuelles japonaises; les geemu, ces jeux vidéo japonais; la J-Pop, un genre actuel de musiques japonaises, et les cosplay, incarnations par la tenue et les postures d’un personnage issu d’une fiction.

Ces nouveaux médias peuvent être le fruit d’une industrie rodée, à l’image des magazines de sérialisation qui, en se basant sur la popularité de publications hebdomadaires de chapitres de manga, décident de les décliner sur d’autres médias diffuseurs (anime, geemu, etc.).Ils peuvent également être le fruit de doujin, une production amatrice de masse issue de la culture otaku, dont le Comiket (festival bisannuel) réunit en son sein un nombre croissant de visiteurs qui dépasse le million de personnes sur une durée de deux fois trois jours.

Sans pour autant en négliger les aspects ludiques, ce dossier consacré à la pop culture japonaise a pour objectif de montrer la richesse de cette culture et de traiter différents pans de cette société populaire nippone dans le but de rendre accessible aux lecteurs une culture complexe et ainsi lui offrir les codes régissant sa compréhension.

N'hésitez pas à nous envoyer vos textes. Les dossiers thématiques POP-EN-STOCK, comme les articles individuels, sont à soumission ouverte. Une fois un numéro thématique «lancé», il demeure ouvert, indéfiniment, à quiconque voudrait y soumettre une collaboration. Le(s) directeur(s) d’un dossier s'engage(nt) à évaluer et éditer les nouvelles propositions à leur dossier pour une durée de deux ans, sous la supervision des directeurs de la revue.

La longueur des articles est variable. POP-EN-STOCK accepte une limite inférieure équivalente à sept ou huit pages (3000 mots), afin de favoriser la publication rapide, mais peut aussi accepter des articles beaucoup plus longs selon l'offre (n'étant pas limitée par un impératif de préservation de la forêt boréale).

  • 1. Hikonyan, un chat coiffé d’un casque de samouraï, représente le château de Hikone; Sento-kun, un jeune Buddha orné de cornes de daim, symbolise l’ancienne capitale impériale Nara, et Sudachi-kun de la préfecture de Tokushima a la forme d’un citron vert.
Soumis par Sophie Daste le 16/02/2017

Depuis la naissance de l’idole virtuelle japonaise HATSUNE Miku en 2007, son ascension ne cesse de croître de manière exponentielle, passant tour à tour des frontières du virtuel au tangible et de l’archipel nippon au reste du monde. HATSUNE Miku, spécificité au demeurant japonaise, entame sa campagne par le biais des réseaux de l’Internet dans lesquels sa nature participative envahit de multiples supports de diffusion (musique, roman, bande-dessinée (manga), dessin-animé (anime), jeu vidéo (geemu), logiciel, publicité...). Cependant, des œuvres précurseures avaient déjà annoncé la venue d’une telle créature nippone et anticipé son élévation future.

Soumis par Sophie Daste le 16/02/2017

Le «Cool Japan» est une expression controversée inventée par le gouvernement japonais en 2002 pour promouvoir la culture japonaise à travers le monde et en faire une arme diplomatique. De prime abord sympathique, cette stratégie politique n’est pas aux goûts de beaucoup de Japonais. Quels sont les enjeux officiels et officieux qui se cachent derrière l’expression teintée de joyeuseté «Cool Japan»? Quel rapport devons-nous entretenir avec cette expression? Comment pouvons-nous envisager l’exportation de la pop culture japonaise?