La vallée des poupées

La vallée des poupées

Soumis par Marie-Paule Gagnon le 02/07/2022
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Certaines œuvres ne traversent pas l’épreuve du temps, et leurs auteurs restent confinés à leur époque en dépit de tous leurs efforts. Jacqueline Susann (20 août 1918 - 21 septembre1974), première écrivaine à occuper trois fois de suite le premier rang au classement des ventes du New York Times[1], avec Valley of the Dolls (1966), The Love Machine (1969) et Once is not enough (1973), a pourtant bien essayé.  Dans La vallée des poupées, elle place trois jeunes femmes à l’intersection du monde traditionnel et du monde moderne.  En 1945, Anne, Neely et Jennifer se croisent à New York, bien décidées à vivre de leur talent, envers et contre tout. En racontant par le menu leur parcours tortueux, l’autrice lève le voile sur l’industrie du vedettariat. Ce roman a remporté un vif succès dès sa publication: « [Valley of the dolls] registered in The Guinness Book of World Records in the 1970s as the best-selling novel of all times (30 million copies sold)[2] ». Toutefois, on peut aujourd’hui se demander comment un tel roman a-t-il pu attirer l’engouement de tant de lectrices[3]. Pour mieux comprendre ce dernier, il faut tenter de dessiner les contours littéraires de l’œuvre, d’en faire ressortir ses qualités intrinsèques et d’indiquer les caractéristiques qu’elle a en commun avec la catégorie générale des best-sellers.

Définir le genre littéraire auquel appartient le roman La vallée des poupées de Jacqueline Susann relève du défi, car cette autrice déploie mille et une astuces pour éviter toute étiquette.  Ce n’est pas un roman mélodramatique stricto sensu, car il ne s’agit pas d’une lutte entre les bons et les méchants[4]. Par exemple, Susann souligne par des accents mélodramatiques le malheur de Jennifer, en faisant passer celle-ci de femme amoureuse qui va se marier à un sénateur, fou amoureux de son corps de déesse, à femme fragile à l’hôpital en attente d’une hystérectomie et d’une mastectomie. Il s’agit d’un épisode mélodramatique qui frappe les lectrices de plein fouet. Autre exemple, la scène où, de rage, Neely arrache la perruque de Helen Lawson, la jette dans les toilettes et tire la chasse, a également été marquée par un ton mélodramatique. La phrase « Viens, Anne, laissons ce vieil aigle chauve pleurer en paix[5]. » en dit long sur la montée de colère et d’acrimonie.  Susann utilise les ressources du mélo pour bien signaler des moments critiques de l’histoire.

Ce n’est pas un roman sentimental non plus, même s’il y est beaucoup question des sentiments des femmes.  Susann choisit la veine sentimentale pour bien raconter l’anecdote du jeune Allen Cooper, fils de milliardaire, qui fait une cour assidue à Anne et lui promet mer et monde. Anne se voit dans l’obligation de refuser les avances de Allen qu’elle n’aime pas.  Plus loin, Susann raconte longuement l’idylle entre Anne et l’agent artistique Lyon Burke, les détails de leur vie commune et la naissance de leur enfant, mais on se demande pourquoi elle fait porter ce couple par Anne comme un lourd fardeau.   En fait, Susann veut surtout montrer les tiraillements de Anne, captive de son amour pour Lyon tout en éprouvant des difficultés à vivre avec un mari volage, Neely, sa meilleure amie, étant la dernière maîtresse de Lyon. Anne se délite de l’intérieur et ne sait combien de temps encore elle pourra tenir. Susann n’a-t-elle pas le mérite de raconter toutes les nuances de la douleur de Anne ? Nous verrons plus loin que cet épisode sentimental fait partie du plan de distanciation de Susann.

Le roman de Susann se rapproche du roman historique puisqu’il s’étale sur une période de vingt ans (1945-1965) et raconte en filigrane la transformation des valeurs sociales adoptées par les femmes aux États-Unis. Dans son livre intitulé A Century of Women, Sheila Rowbotham évoque les multiples situations de la femme des années 60 ; certaines sont heureuses au travail, d’autres non, parce qu’exploitées ; certaines restent au foyer par choix, tandis que d’autres y voient une prison. Anne, le personnage principal de La vallée des poupées, veut fuir la vie de femme au foyer de sa mère et de sa grand-mère. Même si, au début de l’histoire, elle cherche le grand amour davantage qu’un contrat de mariage qui la « mettrait à l’abri », Anne persiste à vouloir rester sur le marché du travail, même dans un poste de secrétaire bien modeste.

Le sacrifice, ce serait celui de mon identité, de mon avenir, de toute ma vie. J’abandonnerais tout cela avant d’avoir commencé. Il n’est jamais rien arrivé aux femmes de ma famille sinon se marier et faire des enfants. Moi, je veux qu’il m’arrive quelque chose[6]

 

Sheila Rowbotham décrit la période mouvementée des années 60 : « The Commissions on the Status of Women between 1963 and 1967 pushed for equal pay, minimum wage legislation and an end to discrimination in jury service, in marriage and in property rights[7]. »  Susann ne parle pas des événements sociaux qui secouent la société américaine, en particulier des difficultés des femmes, mais elle campe très bien ces trois jeunes femmes courageuses, qui tiennent à leur indépendance financière et sont prêtes à prendre d’énormes risques pour exercer le métier qu’elles aiment. En prenant position pour l’émancipation de la femme, Susann ne remet-t-elle pas en question le modèle traditionnel de la femme au foyer ?

Le roman de Susann contient certes des éléments mélodramatiques, sentimentaux et historiques, ce qui contribue à en élargir le lectorat. Mais en y regardant de plus près, l’écriture dynamique, intelligente et passionnée de l’autrice explique tout autant le succès de son livre. Susann commence par faire accepter aux lectrices la logique de l’excès. Sans Anne, Neely et Jennifer, qui, pour remplir leurs obligations professionnelles ont besoin de remontants, de calmants et de somnifères, il n’y a pas d’histoire. « Chez Jacquline Susann, le glamour est chimiquement assisté[8]. » L’opposition entre le désir puissant de se rendre au sommet de leur carrière et les moyens autodestructeurs qu’elles choisissent pour y arriver n’est-elle pas le meilleur moyen de démontrer par un effet d’amplification que ses personnages sont fragiles et ont perdu le contrôle de leur destin ?

Dès le début de son roman, Susann prépare une fin tragique.  Anne, jeune femme issue d’une bonne famille de la Nouvelle-Angleterre et qui a de la classe ‒ elle représente le pilier du roman contre lequel les autres personnages viennent s’appuyer ‒ tombe, elle aussi, broyée par une machine implacable. Prise au piège de l’alcool, de la drogue et des traitements médicaux, Anne constate qu’elle ne peut assouvir tous ses désirs, le plus grand étant d’être aimée par tous, ses téléspectateurs, ses amis et surtout son conjoint. Le fait qu’elle n’épargne pas Anne montre que Susann ne s’embarrasse pas de happy end et ce faisant elle ne rend pas la tâche facile à ses lectrices. Pourquoi cette autrice est-elle si dure ? En opposant le puritanisme ou la naïveté de Anne à la débauche et au cynisme du milieu des artistes et des riches, Susann n’a-t-elle pas choisi son camp et laissé Anne se brûler les ailes et s’écrouler tel Icare ? Avec notre regard d’aujourd’hui, nous voyons bien qu’il ne pouvait en être autrement. Et probablement, c’est ce qui a ému le plus les lectrices et les a fait refermer le livre, le cœur serré, en hochant la tête et en se disant : « Comme c’est regrettable ». Susann aurait-elle gagné ses lectrices par l’émotion, en leur brisant le cœur, en les faisant vivre ou revivre des moments tragiques de leur existence ?

Pourquoi ce livre a-t-il eu autant de succès ? Que Susann crée des personnages de femmes désireuses de se réaliser dans leur vie professionnelle et de gagner beaucoup d’argent était une première étape intéressante, mais Susann va plus loin quand elle singularise son récit en puisant directement dans son vécu. Le personnage de Tony Polar, ce chanteur atteint d’une maladie héréditaire dégénérative qui doit finir ses jours en institution, reflète la vie de Guy Hildy Mansfield[9], le fils autiste de Jacqueline Susann et de Irving Mansfield, interné à l’âge de trois ans au Emma Pendleton Bradley Home. La maladie de Jennifer North est un autre miroir de la réalité de Susann, celle-ci ayant subi une mastectomie double suite à un cancer du sein[10].   Par ailleurs, le personnage de Helen Lawson a souvent été associé à la chanteuse et actrice bien connue Ethel Merman. Il faut dire qu’à force de jouer de petits rôles sur scène, Susann a fait la connaissance des grands noms du théâtre, du cinéma et de la télévision. Susann emmène donc ses lectrices dans les coulisses explosives du milieu artistique de New York dans les années 50 et 60 et satisfait leur curiosité maladive du show-business. Berney Geis, qui doit décider s’il publie ou non La Vallée des poupées, entend l’argument massue de sa femme, Darlene : « I feel I picked up the phone and I was listening in on a conversation of women talking about how their husbands are in bed. Who would hang up on a conversation like that?[11] » Mais Susann culmine dans la description chirurgicale de la dépendance aux poupées[12]. C’est l’un des enjeux principaux de son livre. Elle dévoile au grand jour le fléau de la dépendance aux drogues qui sévit aux États-Unis. Dans les envois postaux de la campagne publicitaire, on pouvait lire l’ordonnance suivante : « Take 3 yellow ‘dolls’ before bedtime for a broken love affair ; take 2 red dolls and a shot of scotch for a shattered career ; take Valley of the Dolls in heavy doses for the truth about the glamour set on the pill kick[13] ». Outre sur ses personnages attachants et condamnés d’avance, la vie nocturne festive du milieu artistique et la consommation de drogues, l’autrice se penche sur l’intimité des femmes, notamment sur leur façon de voir la virginité, la grossesse, les expériences sexuelles et la violence faite à leur corps. Les lectrices s’attendaient à trouver des débordements dans le milieu artistique ; Susann a largement dépassé leur horizon d’attente.

« Please, don’t publish this book. It’s literary trash[14]. » : supplie l’équipe de rédaction de Berney Geis. L’hebdomadaire Publishers Weekly traite le roman de « ‘big, brilliant and sensational’ though ‘poorly written’[15]» et le magazine Time de « ‘Dirty Book of the Month’ and a ‘highly effective sedative, a living doll’[16]. » Ces mauvaises critiques représentent la réception du livre par la presse au moment de sa sortie. Elles font les mêmes reproches que celles qui s’adressent aux livres appartenant à la littérature de grande consommation, soit le style minimaliste et le recours à la facilité. Comme le livre doit se vendre rapidement, il doit se lire très vite afin qu’un bouche-à-oreille efficace soit lancé. Il est loisible d’imaginer que Susann, en ponctuant majoritairement son récit de longs dialogues destinés à aérer le texte, à le rendre plus facile à lire et à pousser les lectrices à tourner les pages frénétiquement, avait l’intention d’attirer rapidement le plus grand nombre de lectrices possible. Certes, la technique du narrateur omniscient, presque effacé, donne à l’histoire des événements un caractère d’immédiateté et de proximité[17]. Susann s’est peut-être limitée à un vocabulaire moyennement étendu ‒ la part de mots rares, techniques ou savants étant infime ‒ pour éviter de rebuter ses lectrices. Et pour créer une impression d’ici et maintenant, rien de tel que l’emploi prioritaire du temps présent. Quoi qu’il en soit, les lectrices, rivées à leur livre à la recherche d’un dépaysement, d’une catharsis ou d’une soif de connaître, n’y ont vu que du feu. Peut-on reprocher à Susann, spécialiste du storytelling, d’avoir écrit une histoire captivante, en empruntant toutes les astuces du best-seller ?

 En sus des dialogues fréquents, Susann utilise d’autres stratagèmes pour cadencer la lecture de son roman. Elle exploite l’alternance de moments de tension extrême suivis par des moments de détente, notamment quand Neely a dû être internée dans un établissement qui s’apparente à un internat pour les riches et qu’elle en est ressortie toute ragaillardie ; cet écart de tensions permet à Susann de remettre son personnage sur les rails et de faire rebondir l’action. Par ailleurs, les soirées dans les clubs chics de New York reviennent à répétition, ce qui laisse entrevoir aux lectrices le rythme effréné de la vie d’artiste et éventuellement la lassitude des personnages.  Structurellement, les récits de Anne, Neely et Jennifer s’entrecroisent. Le récit de chacune, à tour de rôle, reprend en une montée dramatique. La répétition de ce schéma sert bien Susann, car ainsi, elle installe un cadre structurant pour les lectrices.

Les personnages de ce best-seller sont bien typés dès le début et ne changent pas jusqu’à la fin du récit. Ils ont peu d’épaisseur et n’évoluent pas, contrairement aux événements qu’ils vivent. Neely, la plus arriviste, celle qui est partie de rien et qui n’a rien à perdre, fait des siennes sur les plateaux de tournage, pique des crises, ne respecte pas les conditions. Pourquoi Susann en fait-elle une méchante[18], privée de toute humanité ? Faut-il revenir à la logique de l’excès ? Par contre, Anne fait plutôt figure de victime[19], essuyant les mensonges et les tromperies de son mari en attendant qu’il change, tandis que Jennifer voit dans le suicide la seule option. Les lectrices s’attachent à ces « pauvres filles » et espèrent jusqu’au bout qu’elles s’en sortiront. Toutefois, Susann aura montré que si elles ont réglé le sort de la femme au foyer elles n’ont pas encore tiré une pleine satisfaction de leur métier ni pris leur vie en mains, étant en proie à toutes les dépendances.

Les contours littéraires du roman La vallée des poupées de Jacqueline Susann se sont précisés et, assurément, cette autrice a pratiqué la fusion des genres. Elle a exploité son talent d’écrivaine pour capter l’attention des lectrices avec des sujets chauds, comme la libération de la femme, les coulisses de la scène et de la télévision à New York et du cinéma à Hollywood, et, comme le mot poupées l’indique dans le titre, la dépendance aux drogues. Il reste à savoir dans quelle mesure les qualités d’écriture de Susann ont été rehaussées ou diminuées une fois mises dans l’emballage d’un best-seller. Chose certaine, Susann sait de quoi elle parle, et toute la crédibilité du livre repose sur sa propre expérience du milieu. Mais voilà que Susann transgresse encore les règles, car les lectrices, une fois diverties par le livre, se mettent à réfléchir. Cela ne devrait-il pas être la mission de tous les best-sellers ?



BIBLIOGRAPHIE

CORPUS PRINCIPAL

 

Susann, Jacqueline, La vallée des poupées, traduction de l’anglais (États-Unis) par Michèle Lévy-Bram, Paris, Presses de la cité, coll. « 10/18 », no 5093, 2014, 479 p.     

 

 

BIBLIOGRAPHIE CRITIQUE ET THÉMATIQUE

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[1] Tiré de P.-É. Peillon, « Hollywood Scories », Le Magazine littéraire, no 569-570, juillet-août 2016, p. 36.

[2] Fine Collins, Amy, « Once was never enough », Vanity Fair, The Sixties, janvier 2000.

[3] Dans le présent document, le mot lectrices englobe à la fois les lecteurs et les lectrices.

[4] Fix, Florence, Le mélodrame : la tentation des larmes, Paris, Klincksieck, coll. « 50 questions » dirigée    par Belinda Cannone, 2011, p. 40.

[5] Susann, Jacqueline, La vallée des poupées, traduction de l’anglais (États-Unis) par Michèle Lévy-Bram, Paris, Presses de la cité, coll. « 10/18 », no 5093, 2014, p. 337.     

[6] Ibid., p. 68.

[7] Rowbotham, Sheila, A Century of Women, The History of Women in Britain and the United States, New York, Viking, 1997, p. 372.

[8] Peillon, Pierre-Édouard, « Hollywood scories », Le Magazine littéraire, no 569-570, juillet-août 2016, p. 38.

[9] Rebello, Stephen, Doll! Doll! Dolls! The Most Beloved Bad Book and Movie of All Time, New York, Penguin Books, 2020, p. 12.

[10] Fine Collins, Amy, « Once was never enough », Vanity Fair, The Sixties, janvier 2000.

[11] Loc.cit.

[12] « […] surnom donné aux pilules que prennent Anne, Neely et Jennifer […] »

Peillon, Pierre-Édouard, « Hollywood scories », Le Magazine littéraire, no 569-570, juillet-août 2016, p. 38.

[13] Loc. cit.

[14] Loc.cit.

[15] Rebello, Stephen, Doll! Doll! Dolls! The Most Beloved Bad Book and Movie of All Time, New York, Penguin Books, 2020, p. 29.

[16] Ibid.

[17] Couégnas, Daniel, Introduction à la paralittérature, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Poétique » dirigée par Gérard Genette, 1992, p. 98-101.

[18] Ibid., p. 173.

[19] Ibid., p. 173.