Le cinéma Quinqui

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Le cinéma Quinqui

Soumis par Antonio Dominguez Leiva le 02/02/2012
Catégories: Sous-cultures, Cinéma

 

Vient de paraître la première étude en langue française sur un des sous-genres les plus étonnants du cinéma populaire espagnol de la Transition démocratique, le «quinqui» (loubard ou voyou en argot). À mi-chemin entre la teensploitation des films de délinquance juvénile, le drame social néoréaliste, la sexploitation et la drugsploitation les plus éhontées, ce sous-genre d'une extrême vitalité entre les années 1978 et 1985 fut à la fois le reflet d'une véritable sous-culture dans la jeunesse du sous-prolétariat urbain et amplification de la propagande disciplinaire qui y voyait la confimation du «chaos» tant annoncé par le Generalisimo avant sa mort («Moi ou le chaos», aimait-il à dire).

Deux ans après la grande exposition consacrée à ce phénomène par le CCCB de Barcelone, Maxime Breysse (1984) vient de publier la première introduction francophone au sous-genre en travaillant sur quatre oeuvres du réalisateur le plus célèbre à s'y être consacré, Eloy de la Iglesia.

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Le Cinéma «quinqui» selon Eloy de la Iglesia, Publibook, 2011, 170 pgs.

«Réputée pour sa richesse culturelle, l'Espagne détient bien des trésors très peu connus du reste du monde. Dans cette lignée, le cinéma de la fin de XXe siècle, donnant la parole à la marginalité, transgressant les tabous dans une véritable optique sociale: le cinéma «quinqui» et une de ses figures majeures, le réalisateur Eloy de la Iglesia. À travers son oeuvre, on découvre cet incroyable courant cinématographique, son évolution et ses enjeux dont la politique fait pleinement partie. Un ouvrage passionnant qui rend un bel hommage au réalisateur, disparu en 2006. À travers cet ouvrage, le lecteur découvre ou redécouvre un cinéma marginal, à contre-courant, qui a su marquer son temps et son pays. Grâce à des explications et à des exemples très concrets, l'auteur parvient à nous plonger au coeur du cinéma "quinqui" et de l'extraordinaire richesse de l'univers propre à Eloy de la Iglesia, où chaque message détient une puissance toute particulière. Une véritable ouverture culturelle.»

Pour ceux d'entre vous qui veulent en savoir plus sur ce sous-genre extrêmement transgresseur, voici un spécial de la TV espagnole consacrée au genre, mais aussi aux véritables délinquants qui en furent les modèles, et bien souvent les acteurs de leurs propres «biopics» dans la plus pure tradition néoréaliste (Jaro, el Vaquilla, etc.)

Vous pouvez aussi consulter une magnifique page entièrement dévouée au cinéma quinqui.