L'offensive néolibérale contre l'éducation supérieure

L'offensive néolibérale contre l'éducation supérieure

Soumis par Antonio Dominguez Leiva le 18/04/2012
Catégories: Idéologie

 

Dans le contexte des luttes actuelles il est intéressant de se pencher sur l'oeuvre d'un des penseurs les plus actifs dans la dénonciation de l'offensive néolibérale contre l'éducation supérieure, Henry A. Giroux.

Spécialiste de la culture pop comme en témoignent des livres polémiques tels que sa dénonciation de l'empire Disney The Mouse That Roared (1999) et quantité d'articles (signalons ses études de Fight Club, le patriarcat et la violence masculine ou de Pulp Fiction et la violence hyper-réelle), Giroux a écrit une série d'essais et de textes d'analyse sociopolitique et pédagogique qui annonçaient admirablement les enjeux de ce que nous sommes en train de vivre en ce moment, notamment au Québec avec les dérives autoritaires de la main-mise néolibérale sur les universités.

Il brossait ainsi, dès 1985, un portrait sans complaisance de l'éducation supérieure assiégée qu'il est intéressant de méditer un quart de siècle plus tard, alors que le «modèle» états-unien est en train de s'imposer partout, exporté par la «globalisation» dont il est le moteur.

Giroux tire les «dures leçons» du néolibéralisme dans l'éducation à  «l'âge de la main d'oeuvre jetable» et analyse le déclin de la culture formative et démocratique dans un âge d'amnésie imposée qui installe, de fait, une «politique zombie».

Très sensible à la cause étudiante qui s'oppose à cette dérive il dénonce sa violente répression (dont nous avons de plus en plus d'exemples dans la judiciarisation de la lutte étudiante et la criminalisation de toute dissidence), qu'il considère symptomatique d'une véritable guerre contre la jeunesse par un «État suicidaire» alors que précisement les jeunes deviennent les nouveaux (et on pourrait dire les derniers) intellectuels publics.

La spirale répressive du néolibéralisme en est ainsi venue à un stade proto-fasciste.

Enfin, hypothèse clairement dystopique, serions-nous face au retour (remastérisé) de la fable humaniste de Bradbury en plein maccarthysme, Fahrenheit 451?

Il impose dès lors, de s'insurger contre la terreur du néolibéralisme, titre de son ouvrage tout aussi prémonitoire de 2008.

 

Retrouvez toutes ces questions et beaucoup d'autres dans la page personnelle de Giroux, où tous ses articles sont en libre accès.