Dragon Rouge et l´omniprésence du Double

Dragon Rouge et l´omniprésence du Double

Soumis par Andrée Desjardins le 15/10/2023

Dragon rouge (1981), néo-polar états-unien écrit par Thomas Harris et second volet de la tétralogie[1] mettant en scène le personnage d’Hannibal Lecter, s’ouvre sur deux extraits du recueil Chants d’innocence et d’expérience de William Blake. Publiés d’abord séparément, les Chants de Blake explorent la dualité entre l’idée d’une innocence originelle chez l’homme et sa corruption par les forces étatiques et religieuses. Sous la plume de Harris, la ligne poreuse qui sépare le bien du mal est incarnée par la figure littéraire du double. Une figure notamment popularisée par de nombreux auteurs anglais et allemands du mouvement du romantisme et qui prend naissance dans une valorisation toujours plus importante du moi, entrainant avec lui des questions d’ordre existentiel. C’est donc ce déploiement constant de la figure du double à travers les caractéristiques formelles et thématiques qui traverse le roman de Harris auquel se consacrera notre analyse. En premier lieu, nous nous pencherons sur le protagoniste du roman l’agent Will Graham qui, tout en travaillant pour le compte du bureau fédéral d’investigation (F.B.I.), entretient des rapports particulièrement ambigus avec les tueurs qu’ils pourchassent, et ce, en raison de sa capacité à adopter leur point de vue. En second lieu, nous nous intéresserons au double tel qu’il se manifeste chez le personnage de Francis Dolarhyde, un homme qui partage son esprit avec une entité nommée Dragon rouge et dont la dynamique rappelle celle du Dr Jekyll et de Mr Hyde dans le roman éponyme de Robert Louis Stevenson.

Qualifié d’eidétique par son ami et collègue le Dr Alan Bloom, Will Graham est présenté dès les toutes premières pages du roman comme un personnage à la fois malmené par sa clairvoyance et son sens du devoir. Évoluant dans un environnement réaliste et minutieusement documenté par Thomas Harris, Graham a beaucoup d’estime pour le travail de ses collègues et les lecteurs ont, à travers sa présence dans les différents laboratoires scientifiques du F.B.I., accès à toutes sortes d’expertises scientifiques. C’est pourtant dans ce cadre rationnel et ordonné que le personnage de Will se retrouve persécuté. Comme la majorité des héros de polar ou de roman noir, Graham se heurte inlassablement aux conséquences morales possibles et réelles de ses actes, voire aux conséquences futures imputables à son inaction. En effet, « derrière son apparence cynique et désabusée[2] » — Graham a semble-t-il utilisé son diplôme d’expert légiste pour boucher une fissure au plafond[3] — c’est l’éventualité de sauver une famille des mains d’un tueur en série qui pousse l’ancien agent à quitter sa retraite anticipée des forces de l’ordre pour reprendre son travail de profiler. À l’opposé de cette attitude empathique, le personnage d’Hannibal Lecter, capturé par Will lui-même cinq ans avant les évènements du récit, incarne une vision plus puritaine du mal. C’est-à-dire que le Dr Lecter voit dans le mal le caractère inné et originel de l’homme. Cependant, plutôt que d’envisager le meurtre comme un acte qui permettrait de repérer une partie du mal commis par les hommes[4], Lecter déclare : « Pourquoi ne serait-ce pas agréable [de tuer], après tout ? Dieu doit trouver ça agréable — il n’arrête pas de le faire. Et n’avons-nous pas été créés à Son image[5] ? » En se référant à La Genèse, Lecter postule que la violence humaine découle de la violence de Dieu lui-même et que puisqu’il en est ainsi tout ce que nous percevons comme étant moral ou immoral ne l’est pas de façon intrinsèque. Ces distinctions irréconciliables en apparence dans la psyché de Graham et de Lecter perdent de leur netteté au fil du récit. À peine l’enquête débutée, Graham confie à son supérieur l’agent Jack Crawford, son intention de rendre visite à Lecter en prison. Une intention motivée par le besoin de retrouver « l’odeur familière[6] » du crime pour faire efficacement son travail. Ce désir assumé de Lecter de commettre des crimes et ce besoin désagréable pour Graham de les « sentir » viennent perturber la vision dichotomique que les romans policiers à énigme avaient auparavant établie entre le bien et le mal, l’ordre et la criminalité. Dans un autre ordre d’idées, le désir de Graham de retrouver ses instincts de limier va de pair avec l’organisation temporelle du roman à suspense. En effet, en s’entretenant avec Lecter, Graham n’ignore pas qu’il compromet sa santé mentale, mais le fait malgré tout parce qu’il sait qu’« un danger vital menace un personnage sympathique[7] », à savoir une jeune famille américaine, et ce, dans une échéance rapprochée. Pour Will, son sentiment ambivalent face au meurtre est donc en quelque sorte excusable, car il servirait, au final, à un plus grand bien.

L’ambiguïté de la relation entre Graham et Lecter et entre Graham et le mal s’accentue chaque fois que le lecteur a accès aux pensées intimes du héros. Cela est d’autant plus marquant lorsqu’à la toute fin du roman, alors qu’il est hospitalisé après l’attaque violente de Francis Dolarhyde contre sa personne, Graham pense le plus sincèrement « réuni[r] en lui tous les éléments pouvant donner naissance au meurtre ; et aussi, peut-être, à la pitié[8] ». De plus, tout comme Lecter estime que notre nature « nous est donnée en même temps que nos poumons, notre pancréas [et] tous nos organes[9] », Graham se résout finalement à penser que le meurtre, en réalité, n’existe pas vraiment : « c’est nous qui l’inventons, et c’est à nous seuls qu’il importe[10] ». Par ses paroles, Graham accepte l’idée selon laquelle la distinction entre le bien et le mal est une invention humaine et non une vérité supérieure ou démiurgique. Graham va même jusqu’à surnommer Dieu « le Vert Engrenage[11] » (the Green Machine), peut-être pour insister sur le caractère soi-disant « naturel » du meurtre. Finalement, lors de cette même convalescence, la perception de Will du site de Shiloh change entièrement. Situé dans le comté d’Hardin dans l’État du Tennessee, Shiloh a été le lieu d’une des plus violentes batailles de la guerre de Sécession. Will qui qualifiait auparavant cet endroit de terrible et de sinistre estime désormais que Shiloh est en fait tout bonnement indifférent au désarroi des hommes et qu’en réalité « ce sont les hommes qui sont hantés[12] ». Or, le mot « Shiloh » renvoie également à langue hébraïque et signifie « havre de paix », soit un lieu qui ne connaît ni la hantise ni le désarroi. Graham, en se délestant sous l’emprise des narcotiques des conventions sociales, semble vivre un instant de paix et d’absence de remords pareillement à ce que vit Hannibal Lecter au quotidien. Dragon rouge reprend donc cette idée chère à beaucoup d’auteurs de roman noir de la contamination du héros « par le monde auquel il se frotte, finissant quelquefois par devenir, malgré lui, le vecteur du mal[13] ». Ainsi, plutôt que de concevoir la relation entre Graham et Lecter sous un angle manichéen, la narration dresse davantage un parallèle inquiétant entre la figure de l’inspecteur et celle du meurtrier, suggérant qu’il n’est pas impossible que les deux se confondent dans un futur proche[14].

En plus de ce criminel déjà placé sous les verrous, Will partage aussi de nombreuses caractéristiques avec le vilain principal du roman, le tueur en série Francis Dolarhyde. Pour l’agent du F.B.I., la violence sanglante de Dolarhyde le replonge dans un passé traumatique marqué par l’attaque de Lecter, qui lui a valu une place en soin intensif, et par l’arrestation meurtrière de Garret Hobbs dont la mort, bien qu’étant de l’ordre de la légitime défense, lui a procuré du plaisir. Qu’elles soient décrites, comme avec Dolarhyde, ou suggérées, comme avec Hobbs et Lecter, tous les affrontements physiques mentionnés par le roman semblent immanquablement aboutir à un châtiment inaccompli. En effet, si les méchants sont bien arrêtés le mal semble quant à lui perdurer et la paix semble ne pas vouloir s’installer. Or, dans le roman de Harris, cet inaccomplissement témoigne moins d’une faillite de la société à stopper le mal qu’à un échec sur le plan ontologique du fait de ne pas avoir réussi à empêcher le mal de prendre l’ascendant sur l’homme. Francis et Will prennent tous deux de la satisfaction à tuer et tous deux s’estiment guidés dans leur action. Cependant, chez Francis la satisfaction n’entraine pas le remords et celui qui le guide est l’entité psychique même qui le pousse à commettre des crimes, soit le Dragon rouge. Chez l’agent, la satisfaction éprouvée est suivie d’angoisse, car il sait que le plaisir qu’il ressent le rapproche de la figure du criminel et ce qui le guide est son sens du devoir. En plus de la notion de plaisir, les deux personnages partagent le désir d’un retour au calme, et ce, sous une forme très semblable : le retour à un état amoureux. Or, Will et Francis se reprochent mutuellement d’être la cause qui freine leur épanouissement. Après l’affrontement physique entre les deux hommes, la paix est rétablie sous sa forme la plus amère, c’est-à-dire par la mort réelle et symbolique des personnages. Dolarhyde décède et Graham se retrouve une fois de plus en soin intensif et avec une relation amoureuse déclinante : « Graham et Molly désiraient sincèrement que tout redevienne comme avant […] Quand ils découvrirent que ce n’était plus possible, cette révélation s’installa entre eux comme une présence importune[15]. » Enfin, cet état de convalescence qui renvoie au passé de Graham avant les évènements qui ouvrent le récit est annoncé dès le premier chapitre lorsque Molly demande à Crawford de veiller sur son mari, précisant qu’« il en mourra s’il a à se battre[16] ». Cet espoir qui à la fin du récit prend la forme d’une prolepse montre comment le calvaire traversé par Graham dans sa quête des criminels semble se reproduire obstinément.

Moins célèbre qu’Hannibal Lecter, Francis Dolarhyde est pourtant le seul personnage à porter en soi la figure du double. En effet, même si on peut envisager les personnages de Graham et de Lecter comme des doubles négatifs, dont le premier tente de se soustraire aux « forces malignes[17] » alors que le second les embrasse, les deux hommes restent des êtres distincts avec leur histoire et leurs aspirations propres. D’abord admiratif de « l’œuvre » de Lecter, Dolarhyde se perçoit comme un pèlerin en quête d’un guide dont il espère que Lecter lui-même prendra la place. Ici, le choix du mot « pèlerin » (pilgrim) et de sa dimension biblique ne passe pas inaperçu. Né en 1938 et élevé dans une grande maison située un peu dehors de la ville de Springfield dans le Missouri, le personnage de Francis Dolarhyde perturbe « l’opposition entre l’innocence provinciale et la dépravation urbaine[18] » véhiculée par l’idéologie américaine après la révolution industrielle du pays. En effet, la jeunesse douloureuse de Dolarhyde (le garçon est régulièrement maltraité par sa grand-mère maternelle) et le monstre qu’il devient par la suite semblent évoquer l’échec de l’utopie pastorale qui voyait auparavant les hommes vivant en dehors des grandes villes comme étant plus près de Dieu. Plus encore, c’est en ville et à l’âge adulte que Francis Dolarhyde se forge un semblant de vie normal. Développeur de films pour la firme Gateway située dans la ville de Saint Louis, Francis est largement apprécié de ses collègues, des femmes, notamment en raison du soin qu’il consacre à sa forme physique et à son hygiène et de ses patrons, qui ne trouvent rien à redire quant à la qualité de son travail. L’appellation « pèlerin » renvoie aussi au caractère eschatologique du titre de l’œuvre. Le titre du roman réfère en effet à un tableau du peintre et poète britannique William Blake intitulé Le grand dragon rouge et la femme vêtue de soleil. À travers cette toile, Blake illustre un passage du livre de l’apocalypse dans lequel on y décrit la figure de Satan prêt à dévorer l’enfant à naître d’une femme pure. S’il n’y a pas de consensus quant à l’identité de cette femme qui est, selon les interprétations, soit Marie, soit une nouvelle Ève, il reste que la division entre la pureté et le mal apparait par cet intertexte comme étant sans équivoque. Une netteté que l’on ne retrouve pas ailleurs dans le roman, les thèmes et les personnages présentant au contraire bon nombre de contradictions.

De la même façon que le roman de Harris met à mal la prétendue dualité entre la déchéance de la ville et la providence des campagnes, le lecteur développe de l’empathie pour le personnage de Dolarhyde, sortant ainsi d’une vision manichéenne du bien et du mal. En effet, Dolarhyde a été, comme presque tous les personnages de romans noirs, « victim[e] de la misère, de la corruption [et] de [sa] famille, dans [son] enfance[19] ». C’est par l’emploi de l’analepse au milieu du récit que le lecteur peut avoir un aperçu des maltraitances infantiles vécu par le jeune Francis, la plus remarquable de ses violences étant sans aucun doute les menaces de castration de la part de sa grand-mère. Cette dernière, tout en abusant de Francis, croit reconnaître chez son petit-fils l’ascendance du mal et tente pour le sauver, au sens chrétien du terme, de corriger ces fautes, notamment par l’abus physique et verbal. Francis, qui aime sincèrement sa grand-mère, décide qu’il ne doit plus avoir peur du noir, ce qui lui valait beaucoup de réprimandes, mais qu’il lui faut au contraire devenir celui « dont on a peur dans le noir ». Une fois cette décision prise, le sadisme de Francis éclate et l’enfant commence à tuer des animaux. Si la violence de Dolarhyde trouve vraisemblablement sa source dans son enfance, le décès de sa grand-mère en 1970 ne tarit rien. Cependant, bien que devenu bourreau à son tour, Francis ne cesse pas totalement d’être une victime puisque l’homme tombe, à l’âge de 41 ans, sous l’emprise d’une entité psychique violente et vulgaire née de son esprit torturé et qu’il nomme le Dragon rouge.

Le patronyme « Dolarhyde », d’abord, ne manque pas de rappeler le nom de famille du double monstrueux du Dr Henry Jekyll, Mr Edward Hyde dans le roman fantastique de Robert Louis Stevenson. Un nom qui par sa sonorité renvoie au mot anglais « hide » (cacher). À l’instar de L’étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde, un roman qui a la « volonté d’exprimer le dualisme originel du psychisme humain […] en se fondant […] sur une représentation allégorique du péché[20] », le roman Dragon rouge présente la scission psychique de Dolarhyde à travers la figure animaliser du Diable biblique. Le personnage de Hyde comme celui du Dragon ont pour objectif d’assouvir les pulsions meurtrières, voire sexuelles, de deux hommes relativement banals. Cependant, si Jekyll cherche à partir de son savoir scientifique à se doubler lui-même pour qu’une partie de sa personne conserve, en quelque sorte, son « honorabilité[21] », le personnage de Dolarhyde, quant à lui, croit sincèrement que ses victimes ont « le privilège d’assister au grand Devenir[22] » et que leur mort les élèves au-dessus de leur condition humaine. Autrement dit, le docteur agit en toute connaissance de cause alors que Dolarhyde est, pour dire les choses grossièrement, fou et n’est donc pas l’auteur de son propre dédoublement. Sans nier le sadisme de Dolarhyde, celui-ci est aussi la victime de son double qui le perçoit, entre autres choses, comme un « MISÉRABLE DÉBILE PLEURNICHARD[23] » et une « CHAROGNE[24] » (en majuscule dans le texte). Des insultes qui sont le reflet de celles proférées par sa grand-mère de son vivant. De plus, alors que dans le roman de R. L. Stevenson Jekyll croit demeurer respectable en produisant une autre conscience, et ce, alors qu’il contrevient par le fait même « à l’ordre naturel fondé sur la dualité constitutive de l’homme[25] », chez Thomas Harris c’est le Dragon qui décide de la valeur de Dolarhyde. Même si pour les autres personnages du roman Francis est le seul entre lui et le Dragon à avoir une véritable existence, ce dernier a, aux yeux de Francis lui-même, plus d’autonomie et d’autorité que sa propre personne. Or, selon l’agent Will Graham, Reba McClane[26], qui est pour un temps la compagne de Francis, n’a pas à se reprocher d’avoir été séduite par Dolarhyde : « vous n’avez pas aidé un monstre, Reba, mais un homme doublé d’un monstre[27] ». Cette affirmation est particulièrement intéressante en cela qu’elle révèle que, dans cette enquête, c’est le limier qui accorde une dimension humaine, voire humble, à la « proie » qu’il traque. En dernière analyse, nous pouvons constater que la narration elle-même semble reconnaître la part humaine de Dolarhyde. En effet, chaque fois que l’œuvre se réfère à ce personnage durant sa jeunesse celui-ci est simplement nommé « Francis » dans le texte, associant par le fait même le concept de l’enfance à celui de l’innocence. Dans le temps présent du roman, Francis devient Dolarhyde, faisant de lui un homme mûr qui doit donc, en sa qualité d’adulte, être tenu responsable de ses actes.

Œuvre culte de la littérature policière contemporaine, Dragon rouge présente un univers policier dont le portrait foncièrement réaliste participe à éloigner le lecteur d’une logique purement dichotomique où le mal s’oppose au bien d’une manière triomphale. Le roman n’est cependant pas dépourvu d’un certain mysticisme et la narration nous dévoile de quelle façon l’agent Will Graham peut être perçu comme le double eidétique du sociopathe et tueur en série Hannibal Lecter. De la même façon, Will Graham et Francis Dolarhyde ont des désirs semblables et tous deux espèrent « le retour à un ordre serein[28] ». Or, chez ces deux hommes, cet espoir reste vain. D’abord parce que Dolarhyde se croit prédestiné au mal du fait qu’il est dominé par une entité physique irréelle nommée le Dragon rouge. Ensuite, parce que Graham développe au fil du récit une affinité toujours plus grande avec le meurtre. En cela, nous soutenons que l’œuvre de Thomas Harris est motivée par l’omniprésence de la figure du double qui se trouve incarnée dans les deux protagonistes du roman, Graham et Dolarhyde. Si dans Dragon rouge nous pouvons entr’apercevoir le délitement de la psychologie de Graham, la lecture des tomes suivants nous met face au personnage de Clarice Starling qui deviendra ultimement la partenaire sexuelle d’Hannibal, nous faisant ainsi passer du caractère symbolique des figures d’Éros et de Thanatos à son aboutissement le plus charnel.

 

 

 

BIBLIOGRAPHIE

 

Harris, Thomas, Dragon rouge [1981], Paris, Pocket, coll. « Thriller », 2011, 416 p.

 

Martinière, Nathalie, Figures du double : du personnage au texte, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Interférences », 2008, 206 p.

Petit, Maryse et al., Manières de noir, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Interférences », 2010, 348 p.

Ponnau, Gwenhaël, La folie dans la littérature fantastique, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Écriture », 1997, 364 p.

Reuter, Yves, Le roman policier, 3e éd., Malakoff, Armand Colin, 2017, 160 p.

Tadié, Benoît, Le polar américain, la modernité et le mal (1920-1960), Paris, Presses universitaires de France, 2006, 348 p.

Tadié, Benoît, Front criminel. Une histoire du polar américain de 1919 à nos jours, Paris, Presses universitaires de France, 2018, 388 p.




[1] Dragon rouge est cependant le premier livre publié de la saga, soit précisément 25 ans avant la sortie de son antépisode Hannibal Lecter : les origines du mal (2006).

[2] Yves Reuter, Le roman policier, 3e éd., Malakoff, Armand Colin, 2017, p.73.

[3] Thomas Harris, Dragon rouge [1981], Paris, Pocket, coll. « Thriller », 2011, p. 14.

[4] C’est exactement ce que prétend faire le personnage de Dexter Morgan dans la série télévisée du même nom. En raison du fait qu’il s’attaque à d’autres tueurs, Dexter se croit investi d’une mission et accorde donc une dimension morale à ses actes. Lecter cependant n’a pas cette prétention et juge plutôt ses actes comme étant amoraux.

[5] Thomas Harris, Dragon rouge, op. cit., p. 320.

[6] Ibid., p. 84.

[7] Yves Reuter, Le roman policier, op. cit., p. 88.

[8] Thomas Harris, Dragon rouge, op. cit., p. 414.

[9] Ibid., p. 320.

[10] Ibid., p. 414.

[11] Idem.

[12] Idem.

[13] Benoît Tadié, Le polar américain, la modernité et le mal, Paris, Presses universitaires de France, 2006, p. 113.

[14] Il s’agit par ailleurs de la vision adoptée par les créateurs de la série Hannibal (2013-2015). Dans cette adaptation, les auteurs ont réécrit la mort de Francis Dolarhyde pour en faire le premier véritable meurtre prémédité de Will.

[15] Thomas Harris, Dragon rouge, op. cit., p. 401.

[16] Ibid., p. 18.

[17] Ibid., p. 414.

[18] Benoît Tadié, Le polar américain, la modernité et le mal, op. cit., p. 105.

[19] Yves Reuter, Le roman policier, op. cit., p.72.

[20] Gwenhaël Ponnau, La folie dans la littérature fantastique, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Écriture », 1997, p. 218.

[21] Ibid., p. 219.

[22] Thomas Harris, Dragon rouge, op. cit., p. 208.

[23] Ibid., p. 329.

[24] Ibid., p. 330.

[25] Gwenhaël Ponnau, La folie dans la littérature fantastique, op. cit., p. 221.

[26] Il est intéressant de mentionner que si le pessimisme des romans noirs est né de la conscience politique des auteurs du fait que la justice américaine n’est pas aveugle, car elle ne protège pas équitablement tous ses citoyens, le personnage de Reba est véritablement aveugle et a porté sur Francis un regard sans jugement le jour de leur rencontre.

[27] Thomas Harris, Dragon rouge, op. cit., p. 391.

[28] Yves Reuter, Le roman policier, op. cit., p.72.