L'influence de la Nazisploitation dans l’œuvre d'Alain Robbe-Grillet
Martin Scorsese signe en 1991 une nouvelle version du film Cape Fear que le réalisateur Jack Lee Thompson a fait paraître en 1962. Les deux œuvres cinématographiques, qu’une trentaine d’années séparent, tirent leurs racines dans ce qui viendra à être catégorisé comme le film noir classique.
“Only time (whatever that may be) will tell.”
-Stephen Hawking, A Brief History of Time
Continuité rétroactive et multiplication des points de vue: les attentats du 11 Septembre 2001 passés par le prisme de la série «Fringe»
Depuis le promontoire de notre postmodernisme recycleur, la «popification» semble bien la moindre des choses. Outre l’appel des œuvres à l’érudition pop du public et la pertinence du strabisme interprétatif lors de l’acte de réception (un œil sur l’œuvre recycleuse et un autre sur son modèle recyclé reconnu), cet air du temps incite aussi le discours critique à rivaliser d’audacieux courts-circuits historico-esthétiques, de sagaces reconnaissances.
Très tôt dans son histoire, l’énigme, fondement du genre policier, incite à machiner deux registres: la double histoire (celle du récit de l’enquête, où l’enquêteur part de l’énigme pour aller vers la solution, ce qui déplie celle du crime lui-même et remet dans l’ordre motivations, opportunité et modus operandi du criminel apparus dans l’ordre inverse à la lecture du récit de l’enquête) et la narration réticente (le lissage romanesque du récit de l’enquête dissimule la disparité des connaissances que personnages et lecteur peuvent avoir de l’histoire du crime).
La Deuxième Guerre mondiale a transformé l’Histoire non plus seulement dans les faits, mais dans son régime d’historicité même. Le temps historique va désormais s’inscrire dans le présentisme, dans une société de consommation toujours plus avide. François Hartog le présentait par cette belle image: «Le présent est l’imminent: le corps penché en avant du coureur au moment de s’élancer.»
«La réalité de la simulation est insupportable –plus cruelle que le Théâtre de la Cruauté d'Artaud, qui était encore l'essai d'une dramaturgie de la vie, le dernier sursaut d'une idéalité du corps, du sang, de la violence dans un système qui déjà l'emportait, vers une résorption de tous les enjeux sans une trace de sang.» (Baudrillard: 66)